lundi 3 décembre 2012

Note d’opinion : la corrida

À propos de la corrida

Je viens d’écouter en différé le numéro du 24 novembre 2012 de l’émission Répliques (1), consacré à la corrida. C’est peu dire que les propos d’Alain Finkielkraut m’ont étonné. Ses propos, mais aussi ses actes. Car enfin, fallait-il assister en septembre dernier à la Feria des vendanges de Nîmes ? Une parole qu’il aime citer me revient en tête : « Un homme, ça s’empêche » (2)

Ça s’empêche de quoi, en l’occurrence ? D’abord, de faire fi de ce qui le choquait, le révulsait même - c’est lui qui le précise -, dans ce genre de spectacle. Et donc de s’y rendre. Mondanité ? Peut-être. Ensuite, de se laisser séduire par des formes de beauté qui doivent quelque chose à des transgressions morales. Et là, la question n’est pas simple ; j’y reviendrai.

Je voudrais avant tout rendre hommage à Élisabeth de Fontenay qui a su faire face, avec une dignité exemplaire, aux arguties de Francis Wolff et à l’entêtement fiévreux de Finkielkraut. Elle a su rappeler les mots de Plutarque et de Montaigne à propos de la douceur que les animaux méritent. Elle a surtout su montrer ce que pouvait avoir d’anachronique, de dépassé, cette morale aristocratique qui sous-tend l’idéal tauromachique des aficionados les plus intellectifs et qui doit presque tout à l’honneur militaire, à l’honneur du nom, ce avec quoi la philosophie lui a fait rompre.

Alain Finkielkraut, citant Wolff, admira la formule « tu seras tel que tu te montres » et il la lia à ce propos (qu’il prêta à Machiavel) : « Parais ce que tu souhaites être ». C’était une manière d’accréditer l’idée que la valeur de la tauromachie tient au stoïcisme de celui qui la pratique. Mais le stoïcisme, le courage qu’il suppose, ne peuvent être dissociés du prétexte à leur exercice. D’autant que, insistant alors sur l’importance de la forme, Finkielkraut déplaça la question vers les rigueurs d’une tradition dont le stoïcisme n’est en rien le garant.

Tentons de cerner le problème, tel qu’il peut être abordé sous l’angle formel. Primitivement (si le mot m’est permis), une tradition ne se justifie pas, sinon en arguant qu’il fut toujours ainsi fait. Et les traditions unanimement considérées telles ne se heurtent ni au droit, ni à la morale, ni même à la raison ; elles participent du ciment du monde social. Une tradition est d’autant plus solide qu’elle confirme des valeurs, tels le courage ou l’honneur, au sein même de ses exigences formelles.

Lorsque deux cultures se rencontrent, elles mesurent leurs différences à l’impossibilité en laquelle elles se trouvent d’accepter certaines des traditions de l’autre, ce que l’histoire n’a cessé d’illustrer. Mais lorsqu’une tradition cesse d’être unanimement acceptée, elle cesse également de ne se justifier que par sa permanence. Elle devient alors la cible de multiples raisonnements, tantôt faits pour la justifier, tantôt faits pour la déconsidérer. Alors, et alors seulement, ces raisonnements vont puiser dans l’arsenal moral.

C’est incontestablement le cas de la tauromachie. Les Canaries (depuis 1991) et la Catalogne (depuis le début de l’année) sont deux régions d’Espagne qui l’ont interdite. Il y a donc un désaccord à propos de cette tradition, laquelle est contrainte de se justifier autrement que par sa pérennité. En France, le désaccord est plus ancien, puisqu’il remonte aux premières années d’application de la loi Grammont de 1850. C’est pour consolider une jurisprudence favorable aux corridas que cette loi fut complétée en 1951 d’un alinéa précisant qu’elle « n'est pas applicable aux courses de taureaux lorsqu'une tradition ininterrompue peut être évoquée » ; la pérennité motive ainsi l’exception, mais pas l’ubiquité.

La pratique de la tauromachie pose donc aujourd’hui une question morale. Et Élisabeth de Fontenay a raison de dire que les crimes du XXe siècle ont changé l’exigence morale même. Car la beauté doit dorénavant s’effacer devant toute souffrance infligée. Et, comme elle, j’ai eu un hoquet d’indignation lorsque Finkielkraut a osé citer une définition du courage qui serait d’Hannah Arendt (« l’homme courageux est l’homme qui a décidé que ce n’est pas le spectacle de la peur qu’il veut donner »). Lorsque le courage n’a d’autre fondement que de s’exhiber, il me semble bien éloigné de ce que celle-ci a voulu dire.

Je ne puis qu’approuver Élisabeth de Fontenay lorsqu’elle précise qu’il n’est pas nécessaire de s’inscrire dans l’antispécisme des animalitaires (Peter Singer, Tom Regan, Gary Francione) pour réclamer la suppression des corridas. Il s’agit simplement de mettre un terme à une tradition qui a perdu son approbation unanime et qui heurte la sensibilité de ceux qui jugent que la cause du vivant est la première cause de l’homme. Tuer sans autre raison qu’assister au spectacle de la mise à mort n’est pas, n’est plus moralement acceptable. « Je ne peux tuer l’animal que si je risque moi-même ma vie » : c’est ainsi que Francis Wolff a défini l’autorisation de supplicier le taureau qu’il accorde au matador ; voilà une billevesée que le taureau, de son côté, s’épargne de proférer.

J’ai personnellement assisté une fois dans ma vie à une corrida. C’était au début des années 60, à Céret, dans les Pyrénées orientales. En fait de courage, j’ai le souvenir de celui dont j’ai cru faire la preuve en allant voir un spectacle que la plupart des membres de ma famille craignaient d’affronter. Et la course m’a effectivement effrayé. Au-delà de cela, j’ai aussi conservé le souvenir d’animaux qui s’obstinent à donner de la corne ailleurs que sur l’adversaire véritable, préférant la cape ou la muleta au corps du torero. Je ne veux pas dire que celui-ci ne court aucun danger. Mais la manière de se battre du taureau témoigne d’une maladresse et même d’une naïveté - est-ce la faiblesse de sa vue qui l’explique ? - qui le font davantage ressembler à une victime qu’à un combattant.

En faisant entrer la corrida dans son émission, Finkielkraut y a fait entrer la passion, dans ce qu’elle a de plus irrationnel. D’avoir su qu’il avait assisté à la Feria des vendanges, un fidèle auditeur lui a écrit qu’il se priverait dorénavant de l’écouter. Je n’irai pas jusque-là, même s’il m’a fortement déçu. Qu’a-t-il pensé de la dernière minute de l’émission, lorsque Élisabeth de Fontenay et lui-même se sont traités de fous et que Francis Wolff s’est permis d’évoquer son dégoût ? Triste péroraison d’un débat dont l’animateur voulut qu’il justifiât une mauvaise cause.

(1) France Culture, samedi peu après 9 h., 24 novembre 2012, « Face à la corrida »
(2) Cf. Alain Finkielkraut, Un cœur intelligent, Stock/Flammarion, 2009, p. 136, où ce propos tiré du Premier homme de Camus est discuté.

Autres notes sur Finkielkraut :
Un cœur intelligent
Discours sur la vertu
À propos d’un Finkielkraut qui ne convainc guère
Finkielkraut et Luchini
À propos de Bourdieu et de Finkielkraut

12 commentaires:

  1. tres intello comme propos totalement deconnectés de la realité et de la vie. ici le sujet n'est pas du raisonnement ou de la dialectique ou encore moins de savoir briller en citant les uns et les autres. la culture rurale de la corrida, la passion du toro de combat sont des enjeux culturels profonds. la valeur de cette tradition sauvage cruelle dangereuse vaut autant que les autres cultures qu'elles soient artistiques, litteraires, intellectuelles scientifiques ethnologic... Finkielkraut a eu l'honeteté de se confronter à cela d'une part ce qui est deja louable et d'admettre en suite qu'il avait ressenti sur le coup une impression forte. Son opinion changera peut etre avec le temps mais la realité c'est ca. La vie, le moment de cette corrida avec Jose Thomas. l'intensité de cette confrontation avec le danger, avec la mort c'est une impression vecue intraduisible qui a changé sa vision intello optus. Celle qui vous fait encore raisonner en vous trouvant drolement chouette et brillant et tellement plus superieur à ces sauvages d'aficionados.

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    1. La corrida, vous êtes pour. Au point notamment de dénier à ceux qui ne l’approuvent pas le droit au raisonnement. Il ne reste donc que le constat de nos divergences. Pour les affirmer, il n’était peut-être pas nécessaire, je crois, de brandir l’anti-intellectualisme, ni de me prêter une suffisance qui me fait autant horreur qu’à vous. Je ne contesterai pas votre droit à vous réclamer de l’émotion : chacun a les siennes et celles que nous éprouvons devant le taureau qui souffre ne sont pas analogues.

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  2. Vous écrivez :
    « Il s’agit simplement de mettre un terme à une tradition qui a perdu son approbation unanime et qui heurte la sensibilité de ceux qui jugent que la cause du vivant est la première cause de l’homme.»

    L'homme mange des autres êtres vivants. A de côté de ça il peut bien "jouer" avec... Non ?

    Votre sensiblerie à la cause animale serait touchante si vous n'aviez pas également la graine autoritaire d'interdire ce qui vous déplaît moralement. Si les Corridas ont perdus autant d'approbabtion que cela alors laissez-les perdre leur public et mourrir. Il y a bien d'autres sujets plus urgents pour lequel la puissance publique se devrait d'agir.

    C'est je pense cela qui fait de votre propos quelque chose "d'intello".

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    1. C’est la deuxième fois que ma désapprobation de la corrida est contestée au motif - parmi d’autres - que mes propos seraient “intellos”. Pareil reproche - qui est assez souvent formulé, quel que soit le thème traité - mérite peut-être un éclaircissement qui dépasse le problème de la corrida. Aussi vais-je envisager de rédiger une petite note sur cette seule question.
      « L'homme mange des autres êtres vivants. A de côté de ça il peut bien "jouer" avec... Non ? », me demandez-vous. Je réponds : non, il ne devrait pas. Il y a une hiérarchie des nécessités, et la faim est autrement impérative que le jeu. Toute idée morale suppose d’opérer des distinctions de ce genre, même s’il est bien malaisé de se mettre d’accord sur celles qui valent, et davantage encore de les justifier. (Je suis bien conscient du fait que la désapprobation de la corrida n’a germé en moi que par le biais de mon histoire, et non par je ne sais quelle révélation. Elle représente donc une préférence qu’il est possible de tenter de justifier, mais qui restera toujours une préférence.)
      Il est étrange que vous évoquiez ma sensiblerie. Je n’en suis pas privé, mais ce n’est pas elle que j’invoque pour motiver mon opinion (c’est peut-être en cela que je suis jugé “intello”).
      Il est étrange aussi que vous m’accusiez d’autoritarisme ; je me borne à me dire favorable à une interdiction de la corrida et ne dispose d’aucun autre pouvoir pour imposer mon point de vue à quiconque. Jugeriez-vous autoritaire celui qui se déclare partisan de l’interdiction de tuer son semblable ? La vie en société suppose des règles - si peu qu’il en faille - et celles-ci visent à limiter quelque peu la liberté d’action. Bien sûr, ma comparaison s’arrête là : un animal n’est pas un semblable de l’homme ; pas totalement ; si ce n’est qu’il partage avec lui - et ce n’est pas rien - la fortune d’être vivant.
      Nos opinions sur la corrida divergent, mais je ne vous contredis que par le raisonnement. Et la règle que j’appelle de mes vœux - et qui ne vous agrée pas - ne pourrait éventuellement être décidée que par des instances auxquelles je ne participe pas et que l’on a coutume d’appeler démocratiques.
      Enfin, laissez-moi vous dire que je vous approuve lorsque vous affirmez qu’il est « bien d'autres sujets plus urgents pour lequel la puissance publique se devrait d'agir ». C’était le thème d’une émission radiophonique que j’ai écoutée et dont j’ai jugé bon de parler. Serais-je impertinent de supposer que vous évoquez peut-être l’urgence d’autres sujets pour qu’il ne soit plus du tout question d’agir à propos de celui-là ?

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  3. Oui. Parce que la Corrida n'est pas un problème du tout.

    Je reformule mon argument : Puisqu'on mange des animaux (et pas toujours selon notre faim), s'indigner d'une tradition telle que la Corrida relève d'une forme de sensiblerie pour le moins décalée. Mettez le curseur où vous voulez mais grosso modo le "meurtre" juridique d'animal n'existe pas ou alors on s'interdirait d'en tuer tout court. Votre argument de la moralité est erroné selon moi. Ca ne peut concerner que les humains.

    Sur l'autoritarisme.
    Votre positionnement démocratique est le suivant :"J'aime pas cela et je veux que ce soit interdit par la loi." Pourtant vous avez le choix de ne pas voir de Corrida et de laissez ceux qui l'apprécie y aller. Une solution qui ne lèse personne. Malgré cela vous préférez la solution d'imposer votre point de vue tout en sachant qu'il provoque du déplaisir (entre autre) chez certains. Faut effectivement croire légiférer sur l'être humain pour vouloir pareille contrainte.

    Enfin curieuse rhétorique que celle de la décision démocratique à la limite de votre insu. Demander c'est le souhaiter. A un référendum sur l'interdiction de la Corrida vous exercerez votre pouvoir de mettre le bulletin OUI ou NON ? Et ce n'est parce que c'est une décision démocratique et donc légale que son fondement n'a rien d'autoritaire. Je trouve la méthode très autoritaire en comparaison de la situation actuelle.

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    1. Je vous détrompe : le « “meurtre” juridique d’animal » existe, dès lors qu’il est cruel et frappe un animal domestique ou apprivoisé. C’est ce que prévoit l’article 453 du code pénal français. Qu’il soit possible de tuer un animal sans encourir la sanction prévue par cette disposition n’y change rien ; après tout, il est également permis (et quelquefois recommandé) de tuer un homme en certaines circonstances, par exemple lors d’un conflit armé.
      Mon opinion au sujet des animaux et de la corrida ne se fonde pas sur cette interdiction du meurtre, mais bien sur un simple souhait que la souffrance infligée aux animaux soit en toutes circonstances aussi faible que possible, ainsi qu’il est habituellement souhaité à propos des humains, puisque humains et animaux sont également vivants.
      L’argument dont vous usez pour contrer ce que vous appelez mon autoritarisme ressemble assez à celui qu’invoquent ceux - dont je suis - qui défendent un certain droit pour les femmes d’avorter : libre à chacun de juger l’avortement un manquement moral grave, mais libre à chacun aussi d’agir selon ses propres conceptions. J’avoue que, sans être d’accord avec eux, je comprends que les adversaires de l’avortement conçoivent le respect de la vie comme un devoir qui s’impose à tous, et pas seulement à ceux qui le jugent tel. La morale dépasse nécessairement la sphère individuelle et se formule très souvent en préceptes aux prétentions universelles. Kant l’a illustré a sa manière dans ses Fondements de la métaphysique des mœurs.
      Vous avez raison d’estimer qu’une loi a quelque chose d’autoritaire en ce qu’elle aspire à être obéie. Et dès lors que j’en approuve le projet, je participe en quelque sorte de cette autorité. Mais c’est dans la façon dont ce vœu s’impose qu’une différence mérite d’être faite entre un processus dit démocratique et un autre.
      Merci de prendre ainsi la peine de me faire connaître vos arguments.

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    2. En clair la Corrida c'est ok du moment qu'on assome l'animal avant de le tuer ? J'essaye de comprendre votre logique d'une loi infligeant le moins possible de souffrance à l'animal dans le cadre de la Corrida. Mais en toute franchise, vous ne le savez pas vous-même, non ? Vous n'aimez juste pas la Corrida et avez décidé qu'il faut faire quelque chose contre sa simple existence.

      Vos arguments me restent illisibles et vous les noyez dans encore plus de hors-sujet. Après l'avortement ce sera l'euthanasie ? Vous voyez c'est ça un "Intello". Quelqu'un qui étale parce que incapable de débattre concrètement d'un sujet.

      " Mais c’est dans la façon dont ce vœu s’impose qu’une différence mérite d’être faite entre un processus dit démocratique et un autre. "

      Je ne parle pas du processus mais du fondement de cette interdiction. Votre pensée d'action qui l'approuve est une approche autoritaire. Vous comptez sur le processus "démocratique" pour imposer votre point de vue anti-corrida. Point de vue qui n'en est alors plus un mais une loi que vous détournez pour soulager votre simple égo de personne angoissée face à la souffrance animale. Allez voir un psy et laissez les autres vivre leur vie et leur tradition ! Vous aimez tellement que ça régir à tous crins la vie d'autrui ?

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    3. J’avoue ne plus savoir que vous répondre. Suis-je ignorant de la logique que je défends ? Suis-je incapable de débattre concrètement ? Suis-je autoritaire ? Suis-je angoissé ? Suis-je enclin à régir la vie d’autrui ?
      Vous me suggérerez des questions très personnelles, à moi qui pensais simplement aux taureaux. J’avoue que tenter d’arrêter une main qui frappe ne me semblait pas engager à ce point toutes ces facettes de la personnalité.
      C’est la façon dont je m’y prends qui y conduit, me direz-vous. Mettons alors que je m’y prends mal, du moins avec vous ; et que j’eusse peut-être dû tenter de vous apitoyer ou de vous effrayer. Nous sommes quittes, à cet égard ; car vous vous y prenez mal aussi en me mettant personnellement en cause, puisque vos remontrances de m’inclinent pas à en démordre.

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  4. " J’avoue que tenter d’arrêter une main qui frappe ne me semblait pas engager à ce point toutes ces facettes de la personnalité. "

    Au moins une chose de comprise à défaut d'être d'accord entre nous.

    A mes yeux vous êtes de ces emmerdeurs qui détournent la puissance de l'Etat pour régler des conflits intérieurs et sans se soucier un instant de l'impact réel qu'engendre leurs multiples lois liberticides sur la vie en société. Je suis dans les faits contraint de vivre avec des gens comme vous et je peux seulement espérer que votre influence néfaste reste la plus basse possible. Vain espoir vu que la pluparts aiment utiliser la violence pour arriver à leurs fins (ex : les actions des groupes "écolos" anti-corridas).

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    1. Ce que je suis à vos yeux est loin de ce que je crois être. Et il est probable que vous êtes bien différent de l’idée que je me fais de vous. Bref, l’incompréhension est réciproque. Tout compte fait, vous aviez peut-être raison de me juger “intello”, si cela veut dire que ma façon de parler n’est pas perceptible par tous. Vous y voyez peut-être la marque d’un sentiment de supériorité ; il n’en est rien, mais je devine qu’il me sera malaisé de vous en convaincre.
      Vous aimez la corrida et vous redoutez que l’on vienne à l’interdire. Je pense que ce spectacle est cruel et je le déplore. Il n’est nullement dans mes intentions d’user de violence pour faire prévaloir mon point de vue et c’est la raison pour laquelle je me borne à argumenter. Souvent en vain, j’en conviens.

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  5. Vous vous trompez. Le côté "intello" n'a rien à voir avec la forme de vos écrits mais bel et bien sur son contenu.

    Pour ce qui est de la violence vous souhaitez user de la violence "légale" de l'Etat pour imposer votre point de vue et c'est selon moi une dérive liberticide qui m'aggresserait moi personnellement si elle venait à se concrêtiser. Vous ne comprenez même pas où je veux en venir et c'est pourquoi ce débat reste vain.

    Fin de la discussion de mon côté.

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  6. Je ne voudrais pas relancer un débat houleux et des points de vues inconciliables mais simplement apporter mon point de vue, instruit, lui, par l'expérience, n'en déplaise à Spencer Zetland et à Tom. Je suis du Sud Ouest de la France, où la culture taurine reste importante. J'ai des amis aficionados, qui connaissent eux mêmes des novilleros voire des toreros. J'ai assisté il y a de cela 10 ans environ à une novillada... qui m'a assez franchement vacciné contre voir dégoûté de cette pratique. Une boucherie. Deux apprentis bouchers s'y sont pris à 3 ou 4 reprises pour porter l'estocade et finir le taureau. J'ai ensuite vu à plusieurs reprises des images du magazine taurin sur France 3 Aquitaine (présenté par Pierre Albaladejo). Pardonnez-moi, contrairement à Finkielkraut, de ne pas avoir accroché. Et je suis issu de la classe ouvrière. Alors intello pas intello, là n'est pas la question. Vous trouverez des intellos qui se passionnent pour la corrida.

    Deuxièmement je me demande toutefois si ce n'est pas vous (Spencer et Tom) qui intellectualisez a posteriori une pratique brutale (je n'ai pas dit "barbare", je suis d'humeur aimable ce soir...), quand vous écrivez : "La vie, le moment de cette corrida avec Jose Thomas. l'intensité de cette confrontation avec le danger, avec la mort c'est une impression vécue intraduisible qui a changé sa vision intello optus.". J'ai failli verser une larmichette. De sang. Vous transformez un sentiment brut d'extase devant le meurtre rituel et violent d'un animal en moment de pur esthétique poétique.

    Pourtant, j'avoue rester tiraillé entre d'un côté la condamnation de cette pratique de meurtre rituel et violent d'un animal et le respect de celle-ci en tant que pratique humaine culturelle ancienne... Que la "fête" continue! Mais concevez au moins que ce ne soit pas la fête pour tout le monde... à commencer par le bestiau.

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